Dimanche 25 avril : Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation

Dimanche 25 avril : Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation

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En ce dernier dimanche d’avril, Marie Tonnerre-Desmet, Maire de Neuville-en-Ferrain, accompagnée de Robin Delplanque, conseiller municipal délégué au devoir de mémoire et aux commémorations patriotiques, et de quelques représentants des Anciens Combattants, a honoré le souvenir des victimes et des héros de la déportation.
Marie Tonnerre-Desmet a rappelé dans son discours la nécessité de faire perdurer le souvenir de ces héros dont nous serons bientôt nous-mêmes les témoins. Les “témoins des témoins” de cette effroyable tragédie, de cette funeste idéologie !

Discours
Journée nationale du souvenir des victimes

et des héros de la déportation
dimanche 25 avril 2021

Chers représentants des anciens combattants,
Mesdames, Messieurs,

C’est non sans émotion que nous sommes ici réunis en ce dernier dimanche d’avril pour cette journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Nous aurions tant aimé partager et transmettre avec le plus grand nombre le souvenir de ces hommes, ces femmes et ces enfants victimes de l’idéologie nazie, mais la situation sanitaire nous contraint à cette configuration restreinte.

Parce que oui, nous devons indéfectiblement rendre hommage et honorer la mémoire de celles et ceux qui ne revinrent jamais des camps de concentration. Pour tous ces hommes, ces femmes et ces enfants, nous leur devons ! Nous leur devons parce que personne ici ne veut voir se reproduire cette catastrophe humaine, personne ici ne veut voir à nouveau des hommes, des femmes et des enfants stigmatisés, pointés du doigts, parqués, enfermés, déportés. Des hommes, des femmes et des enfants désignés différents, déclarés coupables ou déportés pour le seul fait d’être nés juifs. Hélas, l’actualité nous rappelle à ce souvenir douloureux de notre histoire commune.

Alors, il nous faut indéniablement rappeler sans cesse, encore et toujours, ce qu’était l’horreur de ces camps de concentration et d’extermination, ce qu’était l’abomination nazie : une entreprise funeste au service d’un homme dont le seul horizon était de tuer, de liquider, d’assassiner celles et ceux qui n’étaient pas comme lui ! Au total, le nazisme fera 6 millions de morts, 6 millions de meurtres, 6 millions de fois un meurtre prémédité ! La froideur des chiffres de la déportation ne doit pas nous faire oublier que tous ces hommes, ces femmes et ces enfants, avant d’être exterminé pour la très grande majorité d’entre eux, ont subi privations, coups, souffrances quotidiennes, manque d’hygiène, nourriture rance et infecte… Une terrible et effroyable machine à déshumaniser !  

Dans cet innommable environnement, certains ont eu les ressources suffisantes pour résister. Au fond de ces camps où des hommes ont exécuté le pire des crimes, des hommes, des femmes et des enfants réduits à des « sous-hommes » ont tout de même eu la force, le courage de faire preuve de fraternité. Grâce à leur résistance et à la solidarité internationale, quelques âmes ont pu réchapper au destin tragique qui leur était promis.

Des ténèbres a resurgi la vie ! Cette journée du souvenir est aussi la commémoration du courage, de l’espoir, de la vie. Toutes celles et ceux qui ont survécu à cette tragédie méritent notre respect éternel. Ils et elles sont devenus des grands témoins malgré eux. Ils et elles nous interpellent avec pudeur. Ils et elles nous imposent de lutter contre toute forme de racisme, d’antisémitisme, contre toute forme d’inégalités entre les hommes, les femmes et les enfants.

Permettez-moi de citer un passage du livre de Lili Keller-Rosenberg, une de ces enfants déportés qui aujourd’hui raconte, témoigne de son passé et nous livre un message d’avenir :

Après une mésaventure, elle doit se rendre au commissariat. Le policier qui l’accueille se souvient de son témoignage au collège des années plus tôt, elle écrit : « Vingt ans après, il se souvenait et il était encore reconnaissant. Je me suis dit que c’était plein d’espoir et j’ai pris conscience de l’utilité de ces interventions auprès des jeunes. Bien sûr, je n’ai pas la prétention de penser que tous se souviendront de mon message, mais si une bonne poignée d’entre eux se souviennent, je suis sauvée, car ils poursuivront ma tâche et l’effet boule de neige fera augmenter le nombre de témoins chaque année. Je suis optimiste. […] On peut encore nourrir de l’espoir pour le futur. »

En première page de son livre est imprimée une citation de Paul Eluard « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons ».

C’est bien cela tout le sens de cette journée du souvenir, toute la signification des commémorations. Dans quelques années hélas, il n’y aura plus de témoins vivants de ces atrocités, il n’y aura plus de survivants. Nous leur devons de transmettre leurs vécus, leurs témoignages. Bientôt, nous serons les témoins des témoins. Il sera alors de notre devoir de rappeler cet effroyable génocide, de perpétuer cet indispensable devoir de mémoire et de célébrer celles et ceux, comme Lili Keller-Rosenberg, qui ont passé leur vie, donné leur temps, partagé leur amour pour que nos différences nous enrichissent plutôt que nous éloignent voire pire.

Pour ces hommes, ces femmes et ces enfants,
Pour l’histoire, pour notre histoire, pour notre avenir,

Vive la Paix ! Vive la Fraternité ! Vive la France !

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